En effet, le géant suisse a été condamné à « l’amende la plus lourde jamais infligée par la justice britannique, pour ses crimes économiques en Afrique notamment en RDC, Cameroun, Côte d’Ivoire, Soudan du Sud, Nigéria, et en Amérique latine (Brésil, Venezuela) ».
100 millions de dollars de pots-de-vin entre 2017 et 2018
Dans une enquête spéciale publiée en décembre 2022 au lendemain de la condamnation de l’entreprise extractive, Jeune Afrique détaille le modus operandi de Glencore. Entre falsification, soudoiement, subversions des gouvernements, la société suisse a versé plus de 100 millions de dollars de pots-de-vin pour décrocher des contrats en Afrique et en Amérique latine, dévoile l’agence britannique anticorruption, la Serious Fraud Office (SFO).
« En juillet 2011, moins d’un mois après l’indépendance du Soudan du Sud, des négociants de Glencore ont débarqué dans sa capitale Juba en jet privé avec 800 000 dollars en liquide, une somme destinée en partie à payer des pots-de-vin. Quelques mois plus tard, l’assistant du président du Soudan du Sud a rendu visite aux dirigeants de Glencore à Zurich et à Londres et s’est fait remettre 275 000 dollars. Le lendemain, la firme se voit proposer un contrat pétrolier », révèle l’enquête de la SFO.
Ayant plaidé coupable, Glencore qui avait déjà payé 1 milliard de dollars aux Etats-Unis pour des faits similaires, s’est vu infliger une amende de 320 millions d’euros par la justice britannique. Des miettes comparées au chiffre d’affaires du géant estimé à 256 milliards de dollars en 2022.
Avec des activités dans une quarantaine de pays à travers le monde, Glencore est le principal producteur de cobalt au monde et le plus grand exportateur de charbon.