Suite à la fermeture du campus universitaire, le collectif des amicales des étudiants de l’Université Cheikh Anta DIOP s’est adressé à la presse pour tirer sur les autorités universitaires. Dans leur communication, en leur qualité de délégués des étudiants, ils ont minimisé les dégâts afin d’imposer une réouverture dans les plus brefs délais du campus social et une reprise des cours en présentiel. A analyser leur communication, je me suis dit qu’ils n’ont pas mesuré avec lucidité l’ampleur des dégâts dont tous les Sénégalais sont des témoins, images et vidéos en illustration indéniable. Leur requête d’ouverture du campus social est manifestement impossible à satisfaire non pas parce que l’autorité du COUD ne veut pas mais parce qu’elle ne peut pas. On ne peut pas provoquer la paralysie d’une personne et lui exiger de se lever et de marcher. A la limite, le discours qu’ils ont tenu est de nature à exacerber le traumatisme des agents du COUD, victimes de dégâts matériels et de pertes de biens personnels. Ils manquent de compassion envers leurs serviteurs du COUD qui se démènent 24/24 pour leur donner les meilleurs services possibles. Alors un peu de recul et d’empathie leur permettra, peut-être, de se rendre compte de la souffrance des agents du COUD qui sont aussi des victimes de la furie qui s’est déversée dans leur lieu de travail. Nous devons, à la vérité, dire, au regard de la situation actuelle du COUD, qu’il est suicidaire de faire revenir les étudiants connus pour leur exigence sur la qualité de service. Toute réouverture normale dans la situation actuelle relève tout simplement de l’utopie et de la démagogie. Donc au lieu de jeter le tort sur les autorités du campus social, ils devaient plutôt faire leur introspection. Au campus social, le bilan est énorme. Au-delà des véhicules des agents et bus qui transportaient le personnel qui sont tous incendiés, il faut noter que les restaurants ont été sérieusement endommagés. Il en est de même pour toute l’administration centrale qui est réduite en cendre. D’ailleurs, pour des questions sécuritaires, il est hors de question de penser à une éventuelle réparation de la direction du COUD avec un bâtiment en ruine et une dalle qui menace de s’écrouler. C’est dans la désolation que nous avons constaté que toutes les belles réalisations ont été réduites en poussière. L’espace Oumar PENE récemment inauguré et tout le matériel de musculation ont été saccagés. Avec les images d’arbres déracinés et des espaces verts défigurés, il y a de quoi se poser des questions sur la motivation des auteurs de ces infractions d’une gravité extrême. C’est avec stupéfaction que nous avons également constaté, à travers une vidéo, qu’au moment des faits, certains étudiants se permettaient de lancer des cris d’encouragement pour mieux inciter les pilleurs et incendiaires de s’en donner à cœur joie. Ayant étendu leur furie au niveau du campus pédagogique, c’est inadmissible pour un étudiant de laisser son outil d’études saccagé pour des questions politiques.
L’université ne devrait pas être un espace de règlement de compte politique. Ailleurs, dans d’autres pays, l’espace universitaire est épargné des problèmes politiques. Et je crois de tout cœur que l’Université Cheikh Anta DIOP devrait être le nid de la raison critique et de la pensée libre. Loin d’être un champ de bataille politique où le bien commun est vandalisé. J’estime qu’elle devrait plutôt être un milieu où les idées peuvent être exprimées démocratiquement, de façon mesurée et respectable sans recourir à la violence. Au lieu de passer tout leur temps à s’immiscer dans des questions politiques et d’être instrumentalisés par les hommes politiques, les étudiants devraient se confronter librement et mener une politique saine et instructive à travers des idées pertinentes et constructives po…